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Modèle Médiév'art

Les casques du Vème au XVIIème siècle


La terminologie...

Le heaume est devenu le terme générique pour désigner toute sorte de casque ancien, toute époque confondue, aussi bien pour la bataille, la joute, le tournoi ou l'héraldique, cependant chaque type et chaque modèle à ses particularités, son utilité, son époque et son nom.

La terminologie a beaucoup évoluée et fait parfois polémiques sur des détails mais l'essentiel est d'abord de définir un modèles et son évolution pour le situer dans son époque. De leur temps la plupart des appellations ont souvent été employées comme terme générique qui englobait tous les modèles du moment et on pouvait même les nommer différemment d'une région à l'autre.

C'est surtout à partir du XIIIème et XIVème siècle que les modèles commencent à se diversifier beaucoup, les noms ont donc fait de même mais ce n'est que bien plus tard et pour garnir les musées que l'on a classifié chaque type avec un nom spécifique relevé dans les archives pour en dater l'usage. Sans entrer dans la polémique, cette page est une petite synthèse de toutes les informations les plus sérieuses que j'ai pu collecter en adoptant la terminologie qui m'a semblé la plus correcte, mais j'accepte toute objection ou suggestion sérieuse.



Close Helmet - Walters Art Museum
Les différents types et modèles.

Historique et évolution de chaque modèle illustrés de quelques photos de musées. Ces fiches histoire sont aussi accessibles depuis la boutique pour vérifier que vous choisissez bien le type de casque qui convient pour une période et un usage défini.


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Historique de la cervelière


Benty grange helm

À l´origine, c'est la forme la plus primitive du casque puisque comme son nom l´indique il ne s´agissait que d'une calotte de fer ou d'acier destinée à protéger la tête. Elle pouvait être portée seule par dessus un cale de coton ou de toile, avec une coiffe de maille ou un camail.

La coiffe de maille couvre entièrement la tête alors que le camail n'est que est bande de maille accrochée au casque par des vervelles et retenue par un lacet souvent de soie pour la solidité. La cervelière pouvait aussi être portée en casque léger par dessus laquelle s'emboîtaient les grands heaumes et les premiers grands bascinets.

Originaire du nord de l´Europe, en usage du VIII ème au XIII ème siècle, d´abord en cuir bouilli, et quelquefois en fer, elle s´est développée et pourvue d'un nasal (pièce de protection du nez sur l´avant) chez les Anglo-saxons, Normands et Vikings.

Bandhelm-Narona

Dans sa forme primitive, le cervelière existe très certainement depuis l'antiquité, sous sa forme médiévale elle a perduré jusque vers la fin du XIII ème siècle et peut être un peu plus pour des combattants de fortune. Par adjonction de la pièce masquant le visage, la cervelière a constitué ce qu'on a appelé le premier Heaume à la fin du XIIème siècle.

Les plus anciens qui ont été retrouvés sont en assez mauvais état, les seuls qui ont été bien préservés sont des modèles orientaux tardifs.

Les fantassins lourd des troupes carolingiennes au IX et Xème siècle portaient la broigne d'écailles, le grand bouclier ferré pointu et allongé, et une cervelière à nasal descendant plus bas sur le visage ou augmentées d'une capeline sur la nuque.

Au Xème siècle les troupes capétiennes portaient encore la broigne d'écaille mais plus courte, descendant à mi-bras et mi-cuisse, ou bien la broigne de cuir cloutée dite treillissée. Le bouclier était rond et la cervelière ronde enveloppant la tête en descendant plus bas ou bien augmentée d'un petit bord sur le pourtour s'apparentant à ce qui deviendra plus tard le chapel.

Hjelm av jern fra vikingtid fra Gjermundbu

Les vikings tout au moins certains chefs de guerre portaient parfois la cervelière augmentée d'une visagière courte ne couvrant que le nez et le haut des joues. La plupart des autres, contrairement à la tradition hollywoodienne ne portaient pas de casque, d'ailleurs bien que de réputation et tradition guerrière, c'était surtout un peuple d'agriculteurs éleveurs, de voyageurs et de commerçants. Les autres peuples de cette époque n'ont souvent rien à leur envier en matière de sauvagerie, les fameux drakkars sont aussi une invention du XIXème siècle...

Au début du XIème siècle, la broigne était faite d'écailles rondes, carrées ou losangées, cousues ou rivées sur un support de tissus épais ou de cuir. Le bouclier redevient long et pointu et le sommet de la cervelière est souvent plus pointu. Un empiècement carré de la broigne pendait sur le devant du torse et pouvait se relever et s'attacher au bas du casque pour protéger le visage, cette pièce s'appelle la barbe, la barbière ou l'aventail.

Dans la partie orientale de l'Europe, la cervelière a perduré plus longtemps et pouvait être augmentée de garde-joues articulées.



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Historique du heaume

13th century heaume

Le heaume (ou hiaumet ou yaume) de l'allemand Helm est devenu un terme générique pour désigner toute sorte de casque.

En héraldique particulièrement, il désigne tout casque sommant l'écu et dont la position ou l'ornementation indique le degré de noblesse.

Heaume XIIIème

Plus spécifiquement il s´agit d´un casque sans articulation enveloppant entièrement la tête sans resserrement et percé d'ajours permettant la vision. Le grand heaume était porté par dessus un petit bascinet ou une cervelière d'étoffe â turban, de cuir ou de métal. dans la deuxième moitié du XIIIème siècle et jusqu'au tout début XIX ème, il était porté avec des ailettes de métal ou de cuir sur les épaules et protégeant les clavicules.

Le heaume classique fut en usage dans toute l´Europe de la fin du XII ème à la fin du XIV ème siècle.

Le heaume commence avec la cervelière augmentée d'une visagière percée des ajours pour la vue et la ventaille, puis il évolue jusqu'à enfermer complètement la tête. Le sommet arrondi ou légèrement en pointe de la cervelière à masque devient plat dans un premier temps puis très vite revient à la forme arrondie puis pointue plus à même de dévier les coups portés de haut en bas.

Blason de France

Dès la fin du XIIème siècle apparaissent les premiers cimiers, au début du XIIIème siècle la face avant s'est renforcée de pièce rapportée souvent en croix dans laquelle les ajours de vision étaient percés. Dans la première moitié du XIIIème les grands seigneurs le portent surmonté de leur couronne.

heaume de joute, XVème

Dans la première moitié du XIIIème siècle la ventaille mobile apparaît, soit ouvrant par charnières latérales soit se soulevant, laissant présager le grand bascinet du siècle suivant mais le grand heaume sans articulation perdure en majorité et se porte par dessus le petit bascinet avec ou sans la bretèche.

A la toute fin du XIVème siècle le heaume est abandonné pour sa fonction de guerre, remplacé par le grand bascinet, mais il subsistera jusqu'au XVIème siècle pour les joutes où il atteindra sa perfection dans sa forme dite "crapaud"

De par le fait qu'il a connu une très grande diversité de forme sur une très longue période, le nom restera générique pour tout casque médiéval, particulièrement pour sa représentation symbolique du chevalier, pour les tournois et les joutes et bien sur pour l'héraldique.



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Historique du bascinet


bascinet et camail

Le moyen âge ne connaît pas l'orthographe formelle, on trouve donc indifféremment bacinet, bacinetz, bascinet ou plus récemment bassinet et probablement d'autres formes encore.

Personnellement par esthétique, je préfère utiliser l'orthographie bascinet pour le casque et je réserve celle de bassinet pour les autres acceptions du mot, de la pièce creuse qui reçoit l'amorce sur les platines d'armes à feu jusqu'à l'ustensile ménager en passant par le creux au milieu des reins.

À l´origine le petit bascinet et la cervelière se confondent puisque c'est aussi le nom de la calotte portée sous le capuchon de maille. Par la suite il s'agrandit et descend jusqu'au bas des joues sans rebord ni couvre nuque et ne dégageant que le visage, tout en s'allongeant en pointe vers le haut. Il était porté sous le grand heaume ou porté seul, parfois complété d´une bretèche amovible dès lors que la maille n'est plus portée en coiffe mais en camail.

Bascinet by Wendelin Boeheim

La bretèche est la pièce couvrant la bouche et le nez, reliée au camail depuis le menton, elle pouvait s´attacher au casque par un crochet.

Il ne faut pas confondre le camail avec la coiffe de maille qui couvre toute la tête le cou et les épaules. Le camail n´est que la bande de broigne ou de maille rattaché au casque par les vervelles traversées d´un lacet, il protège le cou et les épaules sans alourdir inutilement la protection là où le casque le fait déjà.

Le bascinet s´est développé par l´adjonction d´une visière mobile, le mézail ou ventaille qui est la partie percée des trous d'aération. Le mézail se soulevant a petit à petit remplacé la bretèche qu'il fallait décrocher et raccrocher sur le frontal du casque. Cette pratique permettait de porter un grand casque fermé plus longtemps tout en pouvant se ménager des pauses de respiration plus facilement.

Bascinet of Ernst of Austria. 1400

Par la suite le bascinet s'est complété d'un gorgerin colletin en remplacement du camail pour former le grand bascinet qui a remplacé le heaume traditionnel au cours du XIV siècle.

La transition s'est faite peu à peu, sur certains grands bascinets on distingue déjà les prémices de ce qui deviendra l'armet clos en se resserrant au niveau du cou, cependant une autre évolution va se faire jour avec la salade, en séparant la partie haute et la partie basse du casque.

Les deux tendances armet et salade ont cohabité et se sont concurrencées jusqu'à la fin du XVIème siècle, y compris pour les joutes.



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Historique du chapel de fer

Ce type de casque est aussi appelé capel de fer, chapeline ou hanepier, Il dérive de la cervelière par l'ajout de bordures et sa forme est empruntée au costume civil.

D'abord en bronze, sa forme remonte au moins à l'antiquité dans la Grèce classique du Vème siècle avant JC. Les échanges avec l'empire byzantin l'amènent dans l'Europe médiévale au cours du haut moyen âge où il équipera certains fantassins des troupes carolingiennes avec même une première variante vers la forme morion au IXème siècle qui ne perdurera pas.

Les fantassins capétiens l'utiliseront sous une forme ramenée plus sobre et il perdurera ainsi durant tout le haut moyen âge et le moyen âge classique. Il se développe et se diversifie vraiment à partir du XIIIème siècle et ses bords s'amplifient.

D'abord légèrement conique, le chapel a existé avec une grande variété de formes pour la taille de ses bordures et leur inclinaison. Des bords qui seront parfois de grande ampleur principalement pour les sapeurs qui devaient s'exposer pour attaquer le pied des murailles, ou pour les servants d'artillerie qui devaient avoir un casque les protégeant de projectiles, de pluies de flèches ou de coups portés par la cavalerie lors des sorties d'assauts pour tenter de dégager ou d'empêcher un siège. Par ailleurs ce casque devait permettre de voir dans toutes les directions sans gêner à la manoeuvre.

Extrêmement commun dans toute l´Europe du Moyen âge, des modèles à bords plus modestes étaient réservés aux fantassins, parmi lesquels les archers qui n'utilisaient que ceux dont la bordure sur l'avant était la plus petite car elle ne devait pas gêner le tir et la tension de la corde ramenée au point d'appui à hauteur de la joue.

Au début du XVème siècle, un modèle apparaît avec des bords assez larges et un peu rabattus, percés de deux fentes sur l'avant pour permettre la vision sans découvrir le visage. C'est le modèle dit de Montauban car il semblerait que ce soit dans cette ville qu'il ait fait son apparition.

La fin du XIVème siècle voit apparaître en Allemagne une forme avec le timbre en arête, à large bords très évasés dans lesquels deux découpes en arrondis dégagent la vue en formant un nasal très projeté sur l'avant.

Une autre forme arrive à la même époque, à sommité pyramidale et appelée chapel bernois. Cette forme s'amplifiera au milieu du XVème siècle en s'élargissant au milieu du timbre ce qui lui donnera tout à fait l'aspect d'un chapeau de costume civil.

Certains modèles aux bords très rabattus se rapprochent beaucoup de la salade, d'autant que à l'instar du modèle de Montauban ils étaient également percés de fentes pour la vision. On peut encore les classer dans les chapels lorsque les bords sont réguliers sur le tour du casque.

Le chapel ne protégeant que le dessus de la tête, il est souvent complété d´un gorgerin à bavière remontante ce qui le rapproche encore de la salade avec laquelle il a longtemps cohabité avant de céder la place à son ultime évolution sous la forme du morion puis du cabasset.

Le chapel complété de la bavière a aussi été porté quelquefois par la chevalerie en armures complètes, pour exemple l'armure de Jean-Poton de Xaintrailles (ancien compagnon de Jeanne d'Arc) équipée du chapel bernois vers 1435.

Il faut détromper une légende, ce casque a longtemps et est encore trop souvent considéré comme le casque typique des fantassins anglais du moyen âge, cette légende est en partie due au célèbre feuilleton "Thierry La Fronde" des débuts de la télévision qui s'est sans doute inspirée du casque Brodie appelé aussi casque Tommy des armées britanniques de la première guerre mondiale.

Peut être a-t-on cherché une certaine lisibilité du scénario pour le téléspectateur moyen, mais c'est peu probable car la réflexion n'allait pas aussi loin si l'on en juge à l'aune de tous les autres équipements et costumes de cette série pourtant restée chère à nos mémoires d'enfant.

D'ailleurs on peut noter aussi que le très mauvais casque Adrian français de la guerre de 14 - 18 est également une résurgence du chapel de fer légèrement mâtiné de bourguignotte.



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Historique de la barbute


Philadelphia Museum, barbute

Typiquement d´origine italienne, (la barbuta) est dite aussi salade à l´italienne ou à la française, mais ces modèles sont quelquefois appelés armets vénitiens par certains auteurs.

C´est essentiellement autour des salades et des barbutes que la terminologie est la plus âprement discutée. Sans entrer dans la polémique, nous considérons que la barbute se différencie de la salade par des joues très enveloppantes, un couvre-nuque peu accentué et souvent un petit nasal (rarement au delà de 1450).

Lorsqu´un casque tient un peu des deux catégories, il conviendra de parler de barbute-salade, ou de salade -barbute selon qu´il tient sa caractéristique principale de l´une ou de l´autre.

Certains modèles s´apparentent beaucoup à certains casques grecs de l´antiquité. Il faut peut être y voir la raison pour laquelle ces modèles sont originaires d´Italie, alors très en avance à cette époque de pré renaissance inspirée de la Grèce voisine. Cette forme très élaborée, disparue depuis l´antiquité et réapparue à la fin du moyen âge témoigne de l´évolution des technologies et du raffinement italien.

Musée de Castelnaud la Chapelle

La barbute s'apparente parfois au bascinet dont elle découle directement, d'autant qu'elle est parfois pourvue d'un camail, d'une bavière ou d'une visière qui marquent bien cet apparentement et cette transition. On parlera alors de bascinet à mézail, de barbute à visière ou de barbute à vervelles.

Dans le cas d'une transition, il est parfois difficile d'affirmer une distinction nette et cela reste une question d'appréciation de critères. Cependant, la datation sera aussi à prendre en compte, la barbute commence vers 1370, tandis que le bascinet évolue vers sa forme grand bascinet augmenté d'un colletin gorgerin et d'une visière. La barbute remplacera le petit bascinet et viendra à la mode principalement avec les arbalétriers génois.

Musée des Invalides

La différence essentielle réside dans le fait que très souvent le sommet du bascinet est en ogive tandis que la barbute est ronde ou pourvue d'une petite crête encore que ces critères soient souvent démentis, mais surtout la barbute a des joues plus enveloppantes que ne possède jamais le bascinet qui n'est refermé sur l'avant que par une visière ou de la maille avec une bretèche.

La barbute présente souvent une ouverture caractéristique en forme de T, mais son ouverture peut aussi être plus large, en revanche, dans ce cas elle s'évase vers le bas en devenant une salade barbute ou une barbute -salade, ce qui la différencie du bascinet qui reste droit plongeant.

Il s'agit d'un casque élégant et très efficace permettant de voir et de respirer librement ce qui le fera adopter non seulement par les fantassins mais aussi par certains chevaliers qui la préfèreront au bascinet pour compléter l'armure jusqu'au développement de la salade qui la supplantera dans cette opportunité.



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Historique de la salade


OHM - Schaller
Apparue vers 1350 en même temps que le développement des premières armures de plates, la salade est une variante évolution du chapel dont les bords sont très rabattus vers le bas, avec le percement de fentes pour permettre la vue sur le devant lorsque c'est nécessaire. Lorsque les bords sont réguliers sur le tour du casque c'est encore un chapel mais si le devant est découpé pour laisser le visage au moins en partie apparent, on parle de salade.

Ce casque se différencie de la barbute par l´accentuation du couvre-nuque ainsi que par le dégagement du bas des joues et du cou, il est donc très souvent complété d´une bavière.

Milanese sallet, 1470

On peut supposer que la confusion avec la barbute provient d´un quiproquo dans la traduction depuis l´italien de Celata par salade, mais les caractéristiques de la celata veneziana avec son petit nasal et ses joues enveloppantes qui cachent en grande partie le visage en font un casque plus proche de la barbute.

C'est donc un casque très simple appelé aussi pot-en-tête qui coiffe essentiellement les fantassins et sergents d'armes depuis le XIII ème siècle, mais ses qualités et surtout son adaptation dans des formes multiples en ont fait un casque très répandu et utilisé par tout type de combattants.

De même que la barbute, la salade sera également adoptée par la chevalerie en armure, et lui sera même très vite préférée.

La salade de forme ramassée était dite à la française, tandis que celle à couvre nuque rallongé était dite à l´allemande.

Sallet combination of Maximilian I. 1495

On trouve ce casque principalement sous trois formes; soit d'une pièce enveloppant toute la tête avec la partie avant percée de fentes pour la vision, soit en deux ou plusieurs pièces, la partie avant (le mézail) s'ouvrant pour dégager le visage, avec parfois des lames de couvre nuque articulées, soit d'une seule pièce avec la face avant découpée pour laisser le visage libre. Cette dernière version n'est parfois que le résultat de la première à laquelle il manque le mézail.

Le mézail (partie avant mobile et articulée) est dit à vue coupée lorsque la fente pour la vue est découpée dans cette visière. Dans ce cas, le mézail à une partie haute (au dessus de la ligne des yeux) qui renforce la partie frontale du casque. A contrario le mézail est dit à vidaille s´il ne comprend que la partie basse, dans ce cas l´espace pour permettre la vision se trouve naturellement laissé libre entre le frontal du casque et la visière lorsque elle est baissée.

Dans tous les cas, l'avant du casque ne descend jamais plus bas que le niveau du menton, la rotation de la tête en est favorisée mais le cou n'est pas protégé. La salade sera donc portée avec une protection de maille ou avec un gorgerin à bavière remontante. Pour ne pas poser problème, les deux pièces doivent s'adapter parfaitement entre elles et correspondre à la morphologie du porteur selon qu'il a la tête dans les épaules ou un cou démesuré.

German - Visoreal Sallet

L'apparition de l'armet clos vers 1500 puis de la bourguignotte vers 1530 n'a pas démodé la salade qui a perduré en concurrence avec ces nouveaux types de casques pour coiffer la chevalerie jusqu´à l´abandon de l´armure au XVII ème siècle.

Ce casque répandu à travers toute l´Europe a même connu une évolution vers un modèle mixte de salade-armet avec une visière à soufflet. Les renforts de plastron pour l'équipement de joute, pièces hautes et manteaux d'arme ont permis d'employer la salade jusque dans ces pratiques très spécifiques, et des modèles de salade ont même été conçus tout spécialement.

La plupart des représentations statuaires de Jeanne d'Arc utilisent soit le bascinet soit plus fréquemment la salade sans doute pour son élégance, mais ce type de casque a aussi équipé "les méchants", celui de Dark Vador de même que le casque des armées allemandes de la seconde guerre sont du type chapel-salade.



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Historique de l´armet


Armet incomplet 1450

L'armet tient son nom du mot italien elmetto lui même emprunté de l'ancien français elmet, diminutif de helme ou hiaumet (petit heaume). Il est l'aboutissement du grand bascinet au XVème siècle, appelé aussi bicoque ou bicoquet, il marque l'évolution parfaite de la protection de tête et connaît un grand nombre de variantes.

Il se caractérise par le fait qu'il dessine la morphologie au plus près de la tête et révèle la forme du menton et du cou. On englobe donc dans cette catégorie tous les casques qui correspondent à ces deux critères mais certains modèles pas encore tout à fait aboutis bien que perfectionnés à partir de 1450 restent des bascinets dans la transition, sans être tout à fait des armets.

armet complet du 1er type

L'armet se décline sous deux appellations distinctes: L'armet dit du premier type et l'armet clos qui lui a succédé sans le remplacer, ces deux formes ayant cohabité jusqu'à la disparition des armures.

L'armet du premier type s'ouvre par des charnières latérales et ses joues mobiles se verrouillent sur le menton. Le mézail articulé sur deux pivots latéraux vient renforcer en se fermant la fragilité de cette jonction. Sur l'arrière il est aussi pourvu d'une rondelle qui protège également cette jointure au niveau de la nuque. La tige ou queue de timbre qui porte cette rondelle sert à passer la lanière de cuir pour assujettir l'armet sur la dossière.

1525 Deutscher Visierhelm
mit Blasbalgvisier anagoria

L'armet clos n'a pas de charnières et ne s'ouvre pas latéralement, le mézail et la bavière s'articulent sur les mêmes pivots latéraux. Tous les autres critères prétendus de différences comme les crêtes ou les cimiers sont souvent mal interprétés car ils peuvent appartenir indépendamment à l'un ou l'autre type, bien que plus rares dans le premier.

L'armet dit "à la savoyarde" est typique et unique en son genre, il peut être indépendamment dans une ou l'autre catégorie et a existé avec beaucoup de variantes.

Ce qui fait sa spécificité est sa face avant ovoïde avec la découpe des yeux souvent bordés, avec parfois une avancée en visière au dessus de chaque oeil ou d'une seule pièce au niveau du frontal. La protubérance du nez peut aussi être marquée, toutefois cet armet a sa place à part dans la catégorie que l'on désigne sous l'appellation des "armets à visage", il est quelquefois même hybride entre la bourguignotte et l'armet.

A noter que sur le côté droit de certains mézails d'armet tardifs il existe une petite ouverture sur charnière. Il s'agit simplement d'une aération et non comme il a été prétendu longtemps d'une ouverture pratique pour permettre au chevalier de sonner du cor... Les légendes ne s'embarrassent pas de chronologie ni de logique pourvu que l'imaginaire y trouve son compte.

Au début du XVIème le décor des armets s'enrichit, notamment par l'ajout de visages caricaturaux ou de faces d'animaux. La crête également se développe en hauteur jusque vers la fin du XVIème siècle.



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Le mézail


Le nom est d'origine imprécise, probablement dérivé de médius (qui est au milieu, à demi) avec le suffixe "ail" et sous l'influence des formes occitanes en -Z-. Le lien avec le mot français "maisselle" (visière) dérivé du latin maxilla (mâchoire) est moins probable.

Le mézail, également nommé ventaille, carnet ou viaire est la partie mobile qui se rabat sur le visage à l'avant du casque. Les trous permettant la vision sont appelées perçures ou vues.

Il remplace le système de la bretèche, et n´apparaît qu´à partir de la seconde moitié du XIV ème siècle, sur quelques très rares heaumes évoluant vers le bascinet, sur le bascinet ensuite qui évoluera en armet au XV ème siècle puis sur la salade et quelquefois aussi sur la barbute.

Sur certains casques, le mézail se dit "à vue coupée" lorsque la fente pour la vision est découpée en pleine pièce, lorsque un espace pour la vision est laissé entre le haut du mézail quand il est descendu complètement et le frontal du casque, donc sans découpe, le mézail est dit "à vidaille".




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Historique du morion


German - Morion for the Guards
of the Elector of Saxony

Supposé d´origine mauresque, de More ou Maure, il dérive des premiers chapels aux bords latéraux plongeants et apparaît à l´époque carolingienne dans une forme simple qui évolue jusqu'à l'époque capétienne.

Le mot est identifié vers 1570, l'étymologie le rattache au mot emprunté de l'espagnol dérivé de "morra" (partie supérieure de la tête), féminin de "morro" issu du bas latin murrum « museau, gueule, qui désigne également toute sorte d'objets de forme arrondie comme la tête.

complètement abandonné par la suite, il réapparaît en France sous la forme classique qu´on lui connaît vers 1510 et supplante au XVI ème siècle tous les autres types de casque.

Le morion est souvent désigné comme casque espagnol, sans doute en raison du fait qu´il apparaît à la grande époque des conquistadors, période faste pour l´Espagne qui occupe alors en Europe et dans le monde une position hégémonique.

Bien que rendu célèbre par les Espagnols de la Renaissance, ce sont en fait les Allemands qui l'ont d'abord utilisé et mis à la mode. Très vite adopté également en Suisse il apparaît dans l'armée anglaise sous Édouard VI.


Le morion coiffa tout d'abord les piquiers puis les gardes des villes, les gardes personnelles et certaines gardes royales européennes. Puis, pendant un siècle, il servit à la cavalerie légère, aux arquebusiers et à l'infanterie. On le portait souvent avec une demie armure, essentiellement composée de la cuirasse, complétée selon l'usage des cuissots dits à l'écrevisse, des spallières et des brassards.

Le morion équipa en fait toutes les armées d´Europe et on le trouve encore aujourd´hui porté par les gardes Suisses du Vatican, dans nombre de confréries des Flandres et des Pays Bas ainsi que porté également par des troupes de certaines principautés aux allures d'opérettes.

Le morion est constitué d'une calotte hémisphérique surmontée d'une crête plus ou moins développée, de larges rebords descendant sur les côtés et très relevés à l'avant et à l'arrière où ils se terminent en pointe. Certains sont parfois munis de garde joues ou de jugulaire armée de plaques disposées en écailles.

Lorsqu'il se rapproche du cabasset sa crête disparaît pour se terminer en pointe droite ou recourbée, on parle alors de morion cabasset.

Par extension le nom sert aussi à désigner la punition infligée aux soldats à cette époque et qui consistait à les frapper avec la hampe d'une hallebarde ou avec la crosse d'un mousquet, par allusion au chapeau que l'on suspendait au bout de la hampe de l'hallebarde que tenait le soldat auquel on infligeait la punition.
(cf. 1650, Collombon, Traité de l'exercice militaire, p.82 ds Gay: Le parrain doit désarmer celuy auquel il doit donner le morilion et lui mettre le chapeau de celuy qui doit avoir le morilion, puis prendra une arquebuse ou demy mousquet, ..., et commencera en cette forme à frapper sur le derrier ou devant des fesses d'iceluy pour chaque parole un coup...)



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Historique du cabasset



Military helmet of Portugal

Le cabasset est appelé aussi cabacet ou capacète. Le nom est probablement dérivé de cabas (petit casque ou chapeau), voire de calebasse en raison de l'analogie de forme.

Il est dans la ligne évolutive du chapel qui a aussi donné la salade et le morion simplement par l'orientation et l'inclinaison de sa bordure.

Certains modèles hybrides forment également le morion cabasset qui est aussi une catégorie définie en ce sens qu'elle a le timbre du cabasset et les bords du morion.

Capacete, Spanish infantery, XVe

Ce casque est caractérisé par son timbre ovoïde, à bords étroits et généralement plats, présentant parfois une crête ou un petit ergot.

Sa facilité de fabrication et sa légèreté en ont fait un modèle très répandu dans toute l'Europe à partir du milieu du XVIème siècle, supplantant même le morion plus gracieux mais plus complexe à fabriquer. Il a été équipé d'une jugulaire parfois armée de lames se recouvrant en écailles.

Cabasset, Palace Armoury
in Valletta, Malta

Il a donc coiffé tous les types de fantassins, dès la fin du XVIème siècle il fut fabriqué de manière industrielle et sa forme se simplifia encore, il perdit sa crête, son petit ergot et sa bombe se réduisit en hauteur, son appellation s'est alors réduite à un terme péjoratif convenant mieux à un casque aussi sommaire: le pot.

Quelques modèles plus riches et décorés dans la tradition de cette époque ont cependant conservé leurs caractéristiques premières.






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Historique de la bourguignotte


Héritier de la barbute italienne aussi bien que de la salade ou de l'armet du premier type avec ses joues articulées, ce casque très fonctionnel était appelé au début du XVI ème siècle habillement de teste à la bourguignonne ou bourgonet.

Il se distingue par son avance ou visière, ses jouées ou oreillons ou garde joues et son couvre-nuque parfois très marqué. Sa crête au début très discrète se transforme peu à peu en cimier volumineux.

Ce casque a aussi été complété d'un masque sur le modèle du mézail d'armet et un modèle typique dit "à la savoyarde" s'est développé sur le même principe que l'armet à la savoyarde, au point qu'il est parfois difficile d'établir une distinction tant ce type de casque hybride tient aussi bien de l'armet que de la bourguignotte.

Lorsque le mézail se relève en s'articulant sur ses deux pivots latéraux ce sera un armet, mais si la visière ne s'ouvre que latéralement par les charnières, ce sera plutôt une bourguignotte bien que l'armet du premier type soit sur ce principe, cependant sur l'armet seul le gorgerin est ainsi articulé, le mézail reste ouvrant sur la hauteur.

La bourguignotte culmine au milieu du XVI ème siècle, et son élégance la font adopter par toute la noblesse. Les armuriers et les artistes ont dû réaliser des prouesses d'ingéniosité pour satisfaire la demande de décors parfois totalement extravagants.

Au milieu du XVIème siècle, on fabriqua la bourguignotte de manière industrielle et en métal plus mince et plus léger, notamment dans les ateliers de Nuremberg et d'Augsbourg. Elle se répandit donc parmi la cavalerie légère et les fantassins dans toute l'Europe occidentale.

La Bourguignotte a supplanté l'armet pour les pratiques militaires, mais elle n'était absolument pas adaptée aux tournois et joutes, l'armet a donc perduré malgré tout jusqu'à la fin du XVIème siècle.



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