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La guerre au moyen âge


Contrairement aux idées souvent entretenues par la littérature épique, la guerre reste en tout temps une ignominie. Le moyen âge n'y fait pas exception et la trop fameuse geste héroïque de la chevalerie sur les champs de batailles est bien souvent frelatée.

Le siège de Paris en 1429

Il faut aussi préciser que la guerre au moyen âge était surtout une affaire de poliorcétique. En effet si l'on considère l'ensemble des affrontements, il y eut en proportion relativement peu de batailles rangées où le sort des armes restait très aléatoire, indépendamment des effectifs en présence et malgré la fougue qu'on leur prête volontiers très peu parmi "les grands" étaient vraiment désireux d'y risquer leur vie et leur fortune.

Il y a aussi, rançons mises à part, plus de butin a espérer à la prise d'une cité qu'au sac du campement d'une armée en campagne et hormis l'obstacle des remparts, les forces sont souvent plus inégales si la cité n'a pas le secours d'une soldatesque nombreuse et aguerrie dans ses murs, car ce sont souvent les habitants eux même peu expérimentés qui doivent prêter main forte à la troupe défensive.

Les batailles rangées étaient donc beaucoup plus risquées et se faisaient le plus souvent dans un tel désordre d'organisation que l'issue n'en était pas toujours probante, il était même parfois difficile de savoir qui avait gagné et elles se terminaient le plus souvent en débandades.

Reddition de Jean II dit "le Bon" à Poitiers.

Hormis quelques exceptions notoires érigées en généralités, les batailles rangées qui se déclenchaient duraient assez peu de temps. Mis à part les fous de guerre, têtes brûlées ou bravaches combattant parmi un entourage qui veillait sur leur auguste personne seigneuriale, le gros des troupes était le plus souvent constitué d'un assemblage hétéroclite de mercenaires, de soudards ou d'enrôlés par devoir de vassalité, bref une soldatesque plus soucieuse d'un éventuel butin que de gloire posthume.

Il faut donc imaginer la confusion et le stress des combattants dans ces mêlées indescriptibles et inextricables, comme lors d'un orage qui décharge son électricité dans des éclairs fulgurants. L'adrénaline n'est pas une ressource inépuisable et passé les premiers instants de fureur aveugle il y a fort à parier qu'on en revenait très vite au chacun pour soi.

Crécy, Grandes Chroniques de France.

Les batailles rangées n'étaient donc déclenchées que très occasionnellement et ne mettaient souvent en présence que très peu de combattants car une bataille perdue avec un effectif important pouvait compromettre gravement la fortune du vaincu. Parfois ces batailles n'opposaient que quelques dizaines ou centaines de combattants, elles duraient très peu de temps et ne faisaient le plus souvent qu'un nombre très restreint de victimes.

L'après bataille en revanche pouvait durer longtemps, la curée sur les parties de troupes en débandade, parfois simultanées dans les deux camps pouvait être épouvantable. Mais pour les combattants le but de la guerre était d'en tirer un bénéfice substantiel et la source principale de revenus étaient pour eux les pillages et les rançons.

Sitôt passé les moments de fureur noire consécutive certainement à la peur et au stress ressenti durant lesquels les pires exactions ont pu se commettre, la raison et l'intérêt reprenant le dessus les prisonniers étaient le plus souvent épargnés d'autant plus volontiers que leur équipement les signalaient comme riches, ceci explique aussi la recherche toujours croissante des armements les plus fastueux pour ceux qui en avaient les moyens.


la bataille d'Azincourt, une exception des plus saignantes...

Les grandes batailles avec des effectifs importants qui ont laissé une trace dans les mémoires en leur accolant le nom de la localité la plus proche, telles Crécy, Bouvines, Poitiers, Cocherel etc. sont des exceptions qui confirment la règle, Azincourt en est peut être la plus emblématique de part l'ampleur du massacre et le désastre qu'il causa parmi l'élite de la chevalerie française.

L'absolue certitude présomptueuse d'une victoire facile a motivé le déclenchement de la bataille. Quant à l'après bataille, la supériorité numérique du camp français et la surprise de la victoire anglaise inespérée a sans doute été déterminante dans le massacre. On ne peut garder autant de prisonniers avec si peu de logistique, au vu des forces en présence et compte tenu du stress dû à la quasi certitude avant la bataille de ne pas y survivre à sans doute fait le reste.



L'organisation.

Avant 1445 la guerre se faisait par la levée de l'host qui convoquait le ban et l'arrière ban selon les besoins de la campagne. Le ban est l'appel des vassaux immédiats par le Roi et l'arrière ban l'appel des vassaux par leurs suzerains.

Cette hiérarchie en cascade souvent source de dissension rendait le commandement général parfois délicat, d'autant que les vassaux pouvaient s'affranchir du service en payant l'écuage à leur suzerain, en remplacement, celui-ci payait des routiers pour renforcer l'host royal.
La bataille de Castillon
Bataille de Castillon 17 juillet 1453

L'appel à ces mercenaires vendus au plus offrant a profondément modifié la nature de la relation qui unissait le vassal à son suzerain et a été cause de grands désordre, les criminels sans foi ni loi trouvant toujours une cause pour justifier leurs exactions et bien souvent même leur absolution...

La base de l'unité tactique était la lance composée selon la richesse du chevalier bachelier d'un nombre variable de suivants cavaliers et piétons. Plusieurs lances formaient une bannière sous les ordres d'un chevalier banneret et plusieurs bannières formaient une bataille commandée par un grand feudataire.

En 1445 les ordonnances de Charles VII sous l'impultion du Connétable de Richemond fixèrent la composition des lances à 6 hommes soit : 1 lancier, 3 archers, 1 coutilier et 1 page qui lui ne combattait pas. Chacune des quinze compagnies d'ordonnances comptaient cent lances.

Les archers pouvaient tout autant être équipés d'arcs que d'arbalètes et combattre aussi bien à pied qu'à cheval. Le coutilier est un fantassin, il tient son nom de la costille ou coutille qui est l'arme d'hast constitué d'un fer court et large monté sur une hampe. Il sera ensuite équipé de toute sorte d'arme d'hast au gré des modes et des tactiques, fauchards, guisarmes, pertuisanes, piques, vouges etc.

Après 1448 le nombre de lance par compagnie devint variable de 25 à 160 lances et l'effectif par lance s'accrut d'un archer supplémentaire puis d'un autre en 1515. En 1530 le nombre de compagnies fut réduit à 80 lances.

L'organisation en lances s'est généralisée en Bretagne ainsi qu'en Bourgogne qui lui a rajouté 1 arquebusier.

création des francs archers

Parallèlement aux compagnies d'ordonnances, Charles VII promulgue la petite ordonnance en 1448 qui créé la milice des francs archers, équipés à leurs frais et entraînés mais exemptés de la taille d'où leur nom et rémunérés en échange d'un service actif au besoin du roi.

En 1481 Louis XI remplacera les francs archers par les bandes françaises dites aussi "de Picardie" , la milice devient une armée de métier passant sous l'autorité directe du roi.

Le ban et l'arrière ban ne seront plus alors levés qu'en dernière extrémité, la chose militaire restant l'apanage des seuls professionnels...

En dehors des exceptions que constituent les batailles rangées, la pratique des troupes était d'avantage la guerre de courses ou de chevauchées consistant à harceler et saccager des régions entières en pillant et détruisant les récoltes. La glorieuse soldatesque reste fidèle à ses habitudes de s'épargner les plus gros risques, on voit ici que peu de gloire ne lui est due puisque ce sont les civils qui faisaient comme toujours les frais de ces campagnes.

Le développement des armes à poudre, son organisation et surtout sa mobilité va modifier profondément les pratiques de guerre, un chapitre à part est consacré à l'artillerie.


La tactique de prédilection

Avec les chevauchées et pillages, le plus fort des activités de guerre était concentré lors des sièges qui pouvaient durer très longtemps voire des années. La poliorcétique était le souci principal des stratèges qui pouvaient ainsi passer un temps infini en palabres et trêves diplomatiques avec parfois réceptions tournois et banquets, le tout entrecoupé d'escarmouches. C'était donc une belle occasion pour les petits seigneurs d'y exercer chacun à son niveau leurs talents de diplomatie et de courtisanerie comme de mesurer et confronter leurs pouvoirs à ce jeu de poker menteur où les alliances pouvaient parfois se faire et se défaire au gré des susceptibilité ou des opportunités.


L'épilogue d'un siège réussi... Le pillage

Toute sorte de techniques se sont développées, aussi vieilles que la guerre elle même et les stratèges du temps ne manquaient pas de se référer aux grands anciens qu'ils admiraient. La sape et la mine a donc suscité des vocations de sapeurs et de mineurs, aussitôt contrés par la contre mine des assiégés, et tout un ballet s'est mis en place pour l'approche des murailles et leur défense.

Comptant sur la famine, la soif, la maladie même parfois et bien évidemment la trahison, cette technique éprouvée a toujours eu la préférence de la soldatesque. Et quand bien même il fallait faire acte de bravoure ou d'ingéniosité lors d'un assaut, on avait plus d'assurance d'y être remarqué que dans une bataille étendue en mêlées confuses. Les sièges étaient toujours espoir de riche butin.

Lorsque parfois les hostilités s'y déclenchaient, la position la plus dangereuse à tenir lors des assauts était bien entendu celle des attaquants plus exposés, mais la position la plus faible sur le long terme était celle des assiégés pour peu qu'ils ne fussent pas secourus si l'attaquant avait les moyen de soutenir le siège. C'était donc une guerre d'usure.

L'issue des sièges pouvait être très variable, bien souvent l'attaquant s'épuisait vainement et il devait alors renoncer quitte à revenir plus tard et plus fort car l'entretien d'un siège pouvait être ruineux. Quelquefois les assauts et harcèlements répétés aboutissaient à la négociation voire à une reddition honorable qui pouvait malgré tout être suivie d'un pillage relativement modéré, il ne fallait parfois pas trop décevoir la soldatesque qui était venue pour ça. Le comportement honorable du guerrier étant chose fort rare toute époque confondue, le pire a trop souvent eu lieu dans un déchaînement ignominieux.

Ces journées de viols et de pillages qui ont parfois laissé des traces dans les mémoires, loin de n'être imputées qu'à la guerre elle-même sont en grande partie à l'origine d'une vision très sombre du moyen âge, fort heureusement comme chacun le sait, cela n'arrive plus aujourd'hui...
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