Historique et évolution du bouclier
indissociable de l´équipement du combattant à travers l'histoire, le bouclier remonte au moins à l'époque sumérienne en Mésopotamie, IIIème siècle avant JC. Il n'a cessé d'évoluer et de se diversifier au gré des besoins et des techniques.
Le nom est probablement issu du bas latin bucularium, buculerius ou buclarius, puis escut bucler " écu garni d'une bosse ", du vieil allemand buckel
" bosse ". La boucle sera plus tard nommée de son nom latin " umbo " qui pouvait aussi parfois désigner le bouclier dans son ensemble.
S´il est resté en usage dans l´infanterie jusqu´à la fin du XVIème siècle il a définitivement disparu dans la cavalerie au milieu du XVème siècle, rendu obsolète par l'aboutissement de l´armure complète à l´exception de certaines occasions telles les joutes et les tournois.
Le grand bouclier rond ou en amande du haut Moyen Age s'est peu à peu rétréci et raccourci au fil des siècles mais sa forme est restée en longueur jusqu'à la fin du XIIème.
Le bouclier a naturellement suivi le développement de l'armure, si la broigne d'écaille et la maille protégeaient bien des coups de taille, elles restaient très vulnérables aux armes d'estoc et aux flèches. Le grand bouclier était donc le complément indispensable de l'équipement militaire car le pire à craindre à cette époque sans asepsie était la blessure ouverte, l'infection tuait plus sûrement que la gravité de l'atteinte.
Puis il rétrécit encore pour une forme plus maniable à pied comme à cheval et aboutit à l´écu de forme triangulaire très légèrement plus haut que large qui sera armorié à partir du XIIIème siècle.
Même si les boucliers étaient souvent décorés auparavant, l'héraldique telle qu'on la connaît commence véritablement avec les croisades, elle naît du fait qu'il devient difficile d'identifier les chevaliers avec l'évolution de leur équipement.
Marquer d'une croix son appartenance à la croisade se complète rapidement du besan (monnaie de l'empire byzantin) symbolisé d'un rond d'or le plus souvent disposé par trois.
Puis d'autres signes distinctifs chargés de symbolique vont compléter ce signalement et cette mode va se généraliser partout en Europe en devenant très complexe jusqu'à devoir se codifier dans une science pour distinguer les différents lignages, les croiser et les répartir au gré des unions et des descendances. Les armes les plus simples sont donc naturellement les plus anciennes.
Rarement utilisée à cheval sauf en orient et dans l´est de Europe. Au XIIIème siècle la rondache de fer ou de cuir bouilli ne dépassait pas 30 cm de diamètre.
Un modèle plus petit dit boce ou rondelle à poing ou targe à parer, porté à la ceinture pendant le déplacement équipait des fantassins des XIV et XVème siècles, souvent en complément du pavois et qui l'utilisaient pour parer les coups dans le corps à corps où le pavois devenait inopérant.
Au XVI ème siècle la mode revint où l´on fabriqua des rondaches plus grandes et très décorées à l´instar des armures de l´époque, mais cet accessoire n'était plus que décoratif.