L'artillerie,
Alors que les troupes de Gengis Khan utilisaient
déjà;
des pots à feu aux environs de 1200¸ ce n'est que
vers 1310 qu'apparurent en Europe occidentale les
premières bouches à feu, d'abord en
Toscane¸ puis
en Allemagne et en Flandres¸ plus tard vers 1325 en
Angleterre et
en France.
Plus bruyantes que performantes¸ elles furent souvent aussi
dangereuses pour leur servant que pour la cible. Elles vont se
développer et se diversifier au fil du temps.
Dès 1346 on verra des mortiers d'une longueur de 1.20 m pour
un calibre de 50 cm.
Aux environs de 1400¸ apparaîtront les bombardes
à
tourillons (axe transversal forgé sur le cerclage de la
pièce)¸ absorbant une partie du recul et
facilitant le
pointage vertical.
Le mode de chargement se perfectionne avec le veuglaire. Celui ci se
chargeant par la culasse au moyen d'une chambre à feu
amovible.
Des pièces comportant plusieurs canons en orgue font leur
apparition au milieu du XV ème siècle¸
ce sont les
ribaudequins.
Très tôt on utilisa des pièces
à main de
petit calibre actionnées par seulement un ou deux
servants¸ le colinéator (pointeur) et
l'incendiarus
(tireur) telles les couleuvrines dont certaines dites "
pétrinal
ou poitrinal " étaient utilisées à
cheval. Le
fût de cette arme reposait sur une fourquine
accrochée au
pommeau de la selle¸ tandis que le talon prenait appui sur la
cuirasse.
Vers 1430 ces armes de petit calibre pouvait traverser deux ou trois
hommes non cuirassés¸ ou percer une armure
à 20
mètres.
Les grosses bombardes disposées dans des berceaux ou
installées dans des affûts en caisson
étaient
utilisées dans les sièges jusqu'au
début du XVI
ème siècle. Les artilleurs étaient
protégés pendant les manœuvre de
chargement
derrière des mantelets fixes¸ ou basculants au
moment du
tir.
Dès 1450¸ des bombardes de moyen calibre furent
installées sur des affûts mobiles.
Entièrement réorganisée par les
frères
Bureau et " le maître général et
visiteur de
l'artillerie du Roi " Pierre Bessoneau l'artillerie de Charles VII fut
certainement la plus nombreuse et la plus performante de son temps.
Elle à prouvé son efficacité en
1453¸ lors
de la bataille de Castillon en infligeant une
sévère
défaite aux troupes anglaises commandées par John
Talbot.
Dès lors¸ la cavalerie dont les charges assuraient
jusque
là la suprématie sur les champs de bataille fut
remise en
question¸ de même que les hautes fortifications des
châteaux et donjons soudains très
vulnérables.
Toujours en 1453¸ l'artillerie de Mahomet II triomphait des
murailles de Constantinople.
Au milieu du XV ème siècle¸ les
bombardes
géantes apparurent¸ d'une longueur
dépassant
parfois les 5 mètres¸ d'un poids de 2 à
7.5
tonnes¸ d'un calibre pouvant aller jusqu'à 66 cm
et tirant
des boulets pouvant peser jusqu'à 360 Kg.
La poliorcétique¸ (l'art de conduire un
siège)
allait évoluer. C'est en 1356 que fut utilisée en
France
la dernière tour d'assaut roulante¸ devenue
obsolète face à l'artillerie que les
défenseurs ne
manquaient pas de lui opposer.
Cependant¸ les engins balistiques classiques
(trébuchets¸ mangonneaux) furent
utilisés
conjointement à la nouvelle artillerie jusqu'au milieu du
XVI
ème siècle.
Les premiers projectiles du XIV ème siècle
étaient
des flèches incendiaires qui restèrent en usage
jusqu'à la fin du XVI ème siècle.
Cependant¸
les progrès des fondeurs de canons ont rapidement permis
l'emploi du boulet de pierre utilisé jusqu'à la
fin du XV
ème siècle¸ puis du boulet de fer (la
plommée) plus coûteux mais plus performant. Celui
ci¸ de par sa masse trois fois supérieure allait
permettre
de réduire le calibre des canons¸ d'autant que la
poudre
allait aussi grandement évoluer.